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2022

Vivre pour étudier ou étudier pour vivre

Intervenant: David Lemler

Date: Décembre 2022

« Le livre de cette Torah ne quittera pas ta bouche jour et nuit » (Jos 1,8).

Savoir comment occuper son temps est une question brûlante pour les mortels que nous sommes. Ce verset semble y offrir une réponse simple : c’est à l’étude de la Torah que nous devons consacrer la totalité de la durée de notre existence.

Pourtant, s’il faut étudier, encore faut-il vivre. Et si la Torah nous propose d’envisager la vie sous la modalité d’un « don », il nous revient d’en prendre soin et d’en garantir la pérennité. Or ce temps consacré à la préservation de la vie, ou à la survie, « mange » par définition celui consacré à l’étude qui « nourrit » la vie.

Peut-on toutefois dissocier de la sorte le temps consacré à la vie, comme condition de l’étude, et le temps consacré à l’étude, comme accomplissement de la vie ? Que sont du reste ces « paroles de Torah » qui ne doivent pas quitter ta bouche ? Enfin, une Torah (au sens d’une étude) qui serait entièrement dissociée de sa mise en œuvre aurait-elle du sens ?

On partira de la discussion de la place relative de l’étude de la Torah et du travail (Berakhot, 35b) pour réfléchir au sens et au contenu du commandement d’étudier la Torah.

Être persuadé qu’une chose est interdite peut-il suffire à la rendre telle ?

Intervenant: Emmanuel Bonamy

Date: Octobre 2022

Etude sur l'actualité des 2 jours de fête en diaspora

Intervenant: Dan dray

Date: Septembre 2022

Historiquement, pour fixer le jour de Rosh Hodesh (Néoménie), nous nous basions sur la vision de la nouvelle lune par des témoins, vision rapportée au Sanhédrin qui pouvait ainsi déclarer le début du mois et le diffuser au peuple entier.

Avec le temps, cette diffusion est devenue compliquée à réaliser, ce qui a provoqué l’impossibilité de tenir au courant tout le peuple de la décision du Sanhédrin, et ainsi créé un doute sur le jour de Rosh Hodesh, et donc sur la date exacte de chacune des fêtes pour une partie du peuple. Ce doute a abouti sur la pratique de 2 jours de fêtes au lieu d’un seul, en dehors d’Israël uniquement.

Notre question est donc simple : Puisqu’aujourd’hui nous utilisons, en Israël comme en dehors, un calendrier calculé des décennies en avance pour fixer la date de chaque fête, pour quelle raison continuons-nous de pratiquer le 2e jour de fête en diaspora ?

Pour aborder ce problème, nous étudierons quelques textes du traité Rosh Hashana et Beitsa, afin de nous faire une idée plus précise de l’origine de ce doute sur la fixation du jour, et analyserons les arguments donnés qui nous font le maintenir jusqu’à aujourd’hui.

Être persuadé qu’une chose est interdite peut-il suffire à la rendre telle ?

Intervenant: Emmanuel Bonamy

Date: Juillet 2022

On conçoit de manière générale un interdit comme un absolu : soit une chose ou une action est, en elle-même et pour tout le monde, interdite, soit elle ne l’est pas. Le caractère objectif de l’interdit semble essentiel, objectivité qui repose sur des procédures de fixation des règles (halakha) d’une part, et sur des procédures d’établissement des faits (témoins, preuves, etc.) d’autre part. Quel sens aurait en effet un interdit relatif à une personne, fondé sur la seule perception individuelle d’une réalité ? On peut à la rigueur envisager qu’une personne prenne sur elle de s’interdire quelque chose, à titre facultatif, comme simple exigence personnelle, mais comment conférer à cette exigence la dimension d’une véritable obligation ? Cela ne remettrait-il pas en cause le caractère universel de la Loi ? Il existe pourtant dans le Talmud un certain nombre de situations où l’on estime, sur la base de la seule affirmation d’une personne et alors que selon les critères habituels l’interdit ne devrait pas s’appliquer, que l’interdit s’applique tout de même, et uniquement pour cette personne, de manière impérative. Par exemple un aliment pourrait être déclaré interdit à la consommation spécifiquement pour un individu, sur la seule base d’une déclaration qui montre que celui-ci le perçoit tel, et alors que cet aliment reste permis pour tous les autres ! Comment comprendre ces cas-limite et que nous apprennent-ils ? Sont-ils de simples exceptions ou doit-on y entendre une conception plus complexe de ce qu’est un interdit ?

Yeridat Hadorot (le déclin des générations)

Intervenant: Rav Yehiel Klein

Date: Juin 2022

La Yéridat haDorot - ou ''Déclin des Générations" - est une idée répandue selon laquelle les qualités des Générations ne sauraient au fil du temps qu'aller en se dégradant. Par principe, nos ancêtres seraient meilleurs que nous.

A travers une analyse serrée de nombreuses références talmudiques, nous tenterons en trois séances de voir de quoi il en retourne, si c'est une réalité, ou une vue de l'esprit...

Des mathématiques au mathème éthique

Intervenant: Ivan Segré

Date: Mai 2022

Le nombre Pi est sans doute l'un des plus célèbres nombres de l'histoire des mathématiques. Et il est connu depuis l'antiquité (parfois nommé la "constante d'Archimède"): c'est le nombre par lequel multiplier le diamètre d'un cercle pour obtenir sa circonférence, et il est de 3,14 etc, "etc" signifiant qu'il est impossible d'en connaître la valeur exacte car le nombre des chiffres après la virgule est infini.
Pourtant, dans le Talmud (traité Souccah), il est égal à 3. L'infinité des chiffres après la virgule est ignorée.
Est-ce une ignorance ou un geste théorique?
Abordant une page du traité Ketoubot (93a), l'idée est d'introduire à l'approche talmudique des mathématiques, à partir d'un cas d'école apparemment très simple: le partage proportionnel. Mais le cas réserve bien des surprises....

Comment le Talmud aborde-t-il les relations employeur/employé?

Intervenant: Jérome Benarroch

Date: Avril 2022

D'abord comme le théâtre de possibles tromperies et autres sources de conflit. Le début du chapitre que nous nous proposons d'étudier (Baba Metsia 6) commence par une longue enquête sur un cas possible de tromperie mais qui n'engendrerait pas de remboursement.

De quel cas s'agit-il? Selon le parcours envisagé, on s'aperçoit progressivement qu'on veut être au plus juste de la psychologie des acteurs, que donc la Justice dépend tout autant des actions effectives que des circonstances et autres intentions qui ont motivé ces actions. Il faut entrer dans la finesse de ces détails pour penser une Justice possible. C'est l'objet de ce chapitre que de donner matière à réfléchir pour tous, et pas seulement aux spécialistes du "droit du travail", des éléments pour faire advenir le "monde à venir".

Les limites de la propriété privée : kofin 'al midat Sedom, quand le droit interdit d'être égoïste

Intervenant: Julien Darmon

Date: Mars 2022

Le Talmud et le droit de squatter

La philosophie du droit, à l'exception des penseurs d'extrême gauche comme Marx ou Proudhon, a tendance à considérer la propriété privée comme un droit fondamental. Le Talmud adhère-t-il à cette idée? "Ce qui est à toi est à toi et ce qui est à moi est à moi" constitue-t-il un absolu ou existe-t-il des cas où la loi contraint un propriétaire à ne pas en abuser ?

Pourquoi doit-on boire à Pourim ? Etude sur la fonction de l'alcool dans la mitsva du Michté

Intervenant: Dan Dray

Date: Mars 2022

Un des principaux commandements de Pourim est celui du Michté, festin que nous faisons le jour du 14 Adar. Ce mot de Michté désigne essentiellement la boisson (venant du verbe Lichtot - Boire). Il s’agirait donc d’une sorte de “beuverie” obligatoire.

La Guemara Meguila 7b nous enseigne même qu’on est obligé de boire jusqu’à ne plus savoir, pris de confusion, qui bénir et qui maudire entre Haman et Mordehaï.

Quelle est la fonction de cet enseignement ? Que dit-il sur cettte mitsva de Michté, et sur ce rapport tout à fait étonnant à la boisson ?

C’est ce que nous essayerons d’étudier lors de deux séances consacrées à Pourim, que nous fêterons dans quelques jours.

La shemita: mise en jachère ou révolution ?

Intervenant: Emmanuel Bonamy

Date: Février 2022

Tous les sept ans a lieu en terre d’Israël la shemita, ou « shabbat de la terre », que l’on doit en quelque sorte abandonner à elle-même, si l’on suit le sens du mot. Ainsi, sans considération pour toute logique d’optimisation des terres et au risque de la pénurie, les travaux agricoles sont proscrits. Plus encore, les fruits et les végétaux qui ont poussé la septième année prennent une dimension de « sainteté », et leur consommation obéit à des règles qui équivalent à une disparition de la propriété privée et des échanges marchands. Enfin, toute dette est frappée de nullité à l’issue de cette année, interdisant au prêteur de réclamer son dû.
La radicalité de cette mitsva et du rapport inédit qu’elle induit à la terre, à son exploitation et à tout le tissu économique, à l’image de celle du shabbat de la semaine à l’égard à la manière d’occuper le temps, n’a d’égale que son caractère fondamental, si l’on en croit la récurrence avec laquelle, dans la Torah et les Prophètes, son non-respect est pointé comme une des causes directes de l’Exil, la terre faisant payer en abandonnant ses habitants la dette des années d’abandons qui n’ont pas été honorés. Nous chercherons, à travers l’étude de quelques aspects caractéristiques de la shemita, à en comprendre la logique et à en discuter le sens.

Peut-on traduire la Tora ?

Intervenant: David Lemler

Date: Janvier 2022

Cette question s’entend en deux sens : celui de savoir si la traduction de la Tora est possible en conservant ce qui précisément fait qu’elle est Tora, un texte soustrait à la mainmise des hommes et, par-là, un enseignement ; celui de savoir si et en quel sens traduire la Tora est permis. Dans le cas d’un texte « sacré », traduction est profanation. Mais traduire au sens de transférer dans une langue audible un texte étranger, lointain et archaïque, n’est-il pas le geste même de toute étude de la Tora ? Explorer ce qui se joue dans cette tension entre impossibilité et nécessité de traduire la Tora sera l’enjeu de notre étude centrée autour de quelques textes talmudiques importants sur la question.

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