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2024

L'éducation

Intervenant: David Scetbon

Date: Avril 2024

L’éducation est un sujet rebattu, traité sous tous ses angles autant par les psychologues que par les conférenciers ou les rabbins. Mais pour autant les textes talmudiques qui l’abordent peuvent constituer une source d’un regard renouvelé sur ce sujet : y a-t-il réellement un devoir d’éduquer un enfant ? Quelle en serait la source ? En quoi cela consiste ? A qui cela s’adresse-t-il ? Nous tenterons d’aborder ces questions avec le moins d’a priori possible et de mettre au jour les originalités de la vision talmudique de l’éducation.

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La partie pour le tout de la Torah

Intervenant: David Lemler

Date: Mars 2024

Qu’ont en commun le shabbat, la circoncision, les tsitsit, le fait d’habiter en Eretz Israël, le renoncement à l’idolâtrie, l’étude de la Torah et la générosité (gemilut hasadim) ? Il est dit à propos de chacune de ces mitzwot, pratiques ou dispositions morales, hétérogènes, qu’elles « équivalent à toute la Torah ».

Un tel énoncé semble aller à l’encontre de la logique la plus élémentaire : comment la partie pourrait-elle équivaloir au tout auquel elle appartient ? Est-ce que, par ailleurs, cela ne revient pas à rendre l’ensemble des autres commandements superflus ?

Alors que le Talmud tend habituellement à traiter les différents sujets de manière locale, en les séparant au moins initialement de l’ensemble, c’est une compréhension d’ensemble de la Torah qu’il propose en déclarant ces mitzwot « métonymiques ».

On tâchera de dégager l’enjeu de ces considérations partiales sur le tout de la Torah, à partir de quelques-unes de ces mitzwot.

Ref. : Sifri Bamidbar, 111, 1; TB, Shevu‘ot 29a-b; Talmud de Jérusalem, Nedarim, III, 8 (13b).

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Get, transferts de biens, libération d'esclaves : Quels critères rendent un contrat valable ?

Intervenant: Dan Dray

Date: Février 2024

Les contrats et leurs témoins/signataires jouent évidemment un rôle central pour la validation de transactions, mais aussi de mariage, divorce, de libération d’un esclave...

Et les nombreuses règles nécessaires pour les rendre valides dans ces différents cas sont là pour nous rappeler que derrière leur aspect formel, ils sont avant tout l’illustration d’un enjeu existentiel entre les personnes.

Nous aurions tendance à penser que pour qu’un contrat soit validé, il faut à minima que ses signataires soient des juifs “Casher”, avec tout ce que ce mot a d’ambigu.

La Sougia que nous étudierons (Guittin 10a-b) nous montrera que c’est loin d’être aussi simple, et que même des juifs auxquels on ne fait pas nécessairement confiance, les Samaritains (Koutim), sont bien aptes dans certains cas à signer des contrats.

Nous commencerons par étudier quelques passages qui nous éclairerons sur cette secte des Koutim et le rapport qu’ont les sages du Talmud à eux, afin de saisir la tension qui apparaîtra dans la Sougia.

Son étude patiente nous permettra ensuite de mieux comprendre à qui les sages font confiance, sous quelles conditions, et pour quelle raison.

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Qu’est-ce qu’être vraiment désœuvré ? Etude sur le mouqtsé

Intervenant: Emmanuel Bonamy

Date: Janvier 2024

On le sait, le jour du shabbat, tout travail est interdit. Par travail, on entend une melakha, une œuvre, soit la transformation intentionnelle et finalisée de l’état du monde. La sainteté du jour s’exprime donc, d’abord, par l’abstention volontaire de toute œuvre, pour profiter du monde tel qu’il est. Mais dans la mesure où la logique du travail imprègne notre existence, il est tout sauf naturel d’être véritablement désœuvré. Chaque objet se présente à nous, sans même que nous en ayons conscience, comme une chose à utiliser ou à transformer, selon l’usage habituel des jours de la semaine. Si notre rapport au monde est à ce point conditionné, si notre désir même nous pousse irrésistiblement à des occupations laborieuses, comment obtenir ce détachement libérateur qui définit le shabbat ?

Pour répondre à cet impératif, les Sages ont inventé une catégorie d’interdits désignée par le terme de mouqtsé, qui signifie littéralement « écarté ». Il s’agit d’une abréviation de la formule « écarté de l’esprit depuis l’entrée de shabbat. » De quoi s’agit-il ? En pratique, on a l’interdiction de déplacer certains objets, ustensiles ou matériaux dont l’usage est incompatible avec le repos shabbatique. Ceux-ci sont considérés comme « écartés » de notre esprit, comme si leur existence même était mise en suspens, pour mieux libérer la nôtre de leur emprise. Devenant indisponibles, ils nous rendent à notre disponibilité.

L’analyse de la logique à l’œuvre dans l’élaboration de l’interdit de mouqtsé permet ainsi une formidable plongée dans les méandres de notre esprit en prise avec les objets les plus quotidiens. Nous chercherons, par l’étude de plusieurs cas, à comprendre cette logique.

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