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2021

Quelles récompenses pour les mitsvot?

Intervenant : Emile et Myriam Ackermann

Date : Décembre 2021

Quelle récompense pour les mitsvot? *
Peut-on connaître les desseins divins ? Pratiquons-nous les commandements dans l'espoir d'obtenir une récompense, dans ce monde-ci ou ailleurs ?
La tradition juive hésite. Myriam & Emile vous proposent de vous pencher sur un texte talmudique pour une étude suivie de cette problématique, qui connait des ramifications tant psychologiques que théologiques pour l'esprit humain

Hanoucca: une publication "pudique"

Intervenant : Dan Dray

Date : Novembre 2021

La fête de Hanoucca présente plusieurs particularités par rapport aux autres fêtes du calendrier, mais une en particulier : Celle de ne pas avoir de texte retenu dans le canon biblique pour relater le miracle.

Notre question est donc simple : Pourquoi n’a t-on rien écrit à Hanoucca ? Pourquoi ne retient-on qu’une histoire de fiole, relatée dans Chabbat 21b, et ne parle t-on que très brièvement la victoire des Hashmonaïm sur les grecs, à travers quelques mots, et un paragraphe que l’on lit dans le Siddour (Al Hanissim) ?

Pour tenter d’ouvrir une piste de réflexion par rapport à cette question, nous nous pencherons sur ce qui semble être, dans les textes du talmud, le point essentiel de Hanoucca : Le פרסום הנס - “Pirsoum Haness”, littéralement la “publication du miracle” de la fiole d’huile de Hanoucca.
Notion tout aussi centrale qu’étonnante dans ce contexte, car si justement le but était de rendre ce miracle le plus visible et connu possible, comment expliquer qu’on ne l’ait pas au moins écrit, afin qu’il puisse, à l’image de la meguila à Pourim, être lu en public ? Ne serait-ce pas la meilleure manière de publier le miracle ?
Question que nous allons renforcer par plusieurs lois de Hanoucca semblant clairement atténuer cette “publication”.
Qu’en est-il alors de cette notion ? Qu’entend-t-on par “Pirsoumé Nissa”, sinon le paradoxe d’une publication tout à fait “pudique” ?
C’est ce que nous essayerons d’éclairer lors de nos deux premières séances d’étude.

Nous en viendrons ensuite à un sujet qui s’ouvre dans le traité Chabbat 22a, à propos de l’interdit de compter ses pièces devant la lumière de Hanoucca, qui va engager une discussion très animée entre plusieurs sages, qui nous permettra de nous pencher sur le sens même de cette bougie, de ce “Ner Hanoucca”, par comparaison avec les Nerot de chabbat.

Marit ayin : l’action juste, l’être et le paraître

Intervenant : Emmanuel Bonamy

Date : Octobre 2021

Le concept de מראית עין - marit ayin désigne l’obligation halakhique de s'abstenir de faire une action qui, bien que parfaitement licite en elle-même, pourrait passer pour illicite à un regard extérieur. Autrement dit, il s’agit de ne pas se contenter d’agir de manière droite - de se savoir, en conscience, être juste - on doit encore s’appliquer à le paraître aux yeux des autres.

Concept étonnant, qui semble donner un poids démesuré au regard d’autrui et, pire encore, semble en sous-estimer les effets pervers. Pourquoi en effet donner une telle importance à la croyance des autres et à leur évaluation – en l’occurrence fausse – de la valeur de l’action ? S’agit-il de réputation, d’exemplarité ? Le risque n’est-il pas alors de vider l’action juste de sa grandeur – qu’elle ne vaille par rien d’autre qu’elle-même – au profit du conformisme social le plus pauvre et le plus dangereux ?

Un élément semble cependant fondamental : la prise en compte de la résonance sociale de l’action. Comme si la valeur de celle-ci ne se jouait pas seulement individuellement, dans le for intérieur indifférent aux autres et la conscience satisfaite de l’accomplissement du devoir, mais également au-delà de soi, dans le reflet renvoyé par le regard des autres, qui confère à l’action toute sa valeur de témoignage. Comme si une action qui ne serait juste que pour moi ne l’était pas vraiment, ou pas assez.

Comme à l’accoutumée, nous aborderons ces questions par une étude patiente de plusieurs textes, pour mieux comprendre cette notion et en saisir les enjeux

Le rapport entre les Sages et les Am Haaretzim (gens du peuple vs élite)

Intervenant : Emile et Myriam Ackermann

Date : Juillet 2021

Les Sages se définissent souvent en opposition avec un autre groupe de Juifs : les "Am HaAretzim", le "Peuple de la Terre", ou "rustres". Mais que leur reprochent-ils au juste ? Et jusqu'où va la haine entre ces deux groupes ? Pourquoi Rabbi Akiva dit-il qu'à l'époque où il n'était pas encore un éminent talmudiste, il aurait pu "mordre jusqu'au sang un Sage" ?

Peut-on envisager les rapports entre religieux et non-religieux à l'aune de ce conflit ?

Avoda zara, interdit de la représentation et idolâtrie

Intervenant : Emmanuel Bonamy

Date : Juin 2021

Le terme idolâtrie désigne, selon son étymologie grecque, l’adoration des images. On entend ainsi classiquement qu’il y aurait, dans la nature même de l’image, dans son pouvoir ambigu de représention du réel et dans la captation du regard qui en découle, un risque d’aliénation, d’affaissement de la subjectivité au profit du simulacre et du phantasme où l’on s’abîme. Le terme hébraïque, avoda zara, désigne de son côté, le « culte étranger », soit le fait de servir des dieux « autres », ou peut-être, littéralement, un culte en lui-même étranger, soit ce par quoi on voue son existence à ce qui l’aliène. Mais qui sont ces dieux « autres » si ce ne sont ceux qui, à la différence de celui dont la caractéristique est précisément d’être irreprésentable, se laissent saisir par l’image et se donnent à voir ? Est-il est alors justifié d’identifier avoda zara et idolâtrie, comme il est habituel de le faire, dans une commune détestation de l’image ? L’interdit de pratiquer la avoda zara est-il fondamentalement iconoclaste, une volonté de détruire les images ? Nous chercherons, à partir de quelques textes du Talmud, à préciser les liens souvent flous entre idolâtrie et interdit de la représentation, de façon à dégager une image de ce qu’avoda zara signifie.

Que faire des passages talmudiques archaïques ? L'exemple du Nazir

Intervenant : Ivan Segré

Date : Mai 2021

La casuistique talmudique semble à bien des égards une pensée datée, tant par sa forme que par son contenu. Quel intérêt, aujourd'hui, de réfléchir aux discussions des rabbis au sujet, par exemple, du nazirat, pratique devenue caduque au sein même du judaïsme orthodoxe? L'enjeu de notre étude sera de montrer, au travers d'un exemple (traité Nazir, V) que ces développements de prime abord exotiques, sinon archaïques, recèlent des questions existentielles et métaphysiques d'une actualité intellectuelle souvent insoupçonnée.

Plus méritant celui qui fait le bien par obligation que celui qui le fait sans obligation

Intervenant : Jérôme Benarroch

Date : Avril 2021

« Où commence l’acte créateur ? Penser, parler et agir au regard de l’arrêt du travail le shabbat. »

On peut traduire ainsi un énoncé talmudique fameux. Est-ce évident ou contre-intuitif? L’évidence n’est elle pas plutôt de dire que celui qui ferait le bien par obligation ne le fait pas de bon cœur mais seulement sous la contrainte, alors que celui qui le fait sans obligation le fait nécessairement parce qu’il le désire et donc en connaissance de cause, et donc avec application et joie? Peut-être que le contraint n’y aurait même pas pensé, qu’il ne fait le bien que par peur des sanctions, et que sans l’obligation il ne le ferait pas du tout? En quoi peut-il donc avoir du mérite tout court?
Mais on voit qu’il y a aussi un aspect inverse: celui qui n’est soumis à aucune obligation fait le bien lorsqu’il le veut. S’il ne le veut plus il n’y a aucune conséquence , il n’y est pas tenu , c’est selon son bon vouloir. Est ce encore faire le bien que de considérer que le faire ou non ne dépend que de notre volonté propre ? Et par conséquent , y a t il en ce sens un mérite à le faire ?
Nous tenterons d’étudier trois occurrences de l’énoncé dans le corpus talmudique : sanhédrin 59a, avoda zara 3a et baba kama 38a
Peut-être que cela nous donnera un éclairage sur l’idée en question.

Où commence l’acte créateur ?

Intervenant : Emmanuel Bonamy

Date : Mars 2021

« Où commence l’acte créateur ? Penser, parler et agir au regard de l’arrêt du travail le shabbat. »

Textes : Shabbat 113a, 113b, 150a, 150b, 151a. Yeshayahou (Isaïe) 13, 14.

On sait que la réalisation d’une œuvre, la melakha, est interdite le jour de shabbat, où la construction du monde trouve un temps d’arrêt pour laisser place à l’étude, à la pensée et à la réflexion. Qu’en est-il alors de ces pensées, gestes et mots qui, sans appartenir au travail en tant que tel, l’accompagnent et le rendent possible ? Comment penser cette zone grise où l’action s’ébauche ? L’intention et le discours qui la met en forme sont-ils à rabattre sur l’action que déjà ils projettent ou s’exceptent-ils, par leur immatérialité, à la pesanteur du labeur ?

Vendetta chez les Sages : peut-on prendre la justice entre ses propres mains ?

Intervenant : Myriam Ackermann (en partenariat avec Kol-elles)

Date : Février 2021

Prendre la justice entre ses propres mains. Tout commence par une scène qui semble tirée d'un Bugs Bunny : deux personnes (appelons-les Tom et Jerry) se partagent l'accès à une citerne ; chacun a droit d'accès à la citerne un jour sur deux. Mais voilà qu'un jour Tom se rend à la citerne le mauvais jour et commence à puiser l'eau qui, ce jour-là, appartient à Jerry. Jerry a tôt fait de lui administrer un grand coup de pelle. Mais voici que Tom porte plainte : alors, qui est coupable ? Si, selon Rav Yehouda, " לא עביד איניש דינא לנפשיה" (on ne saurait prendre la justice entre ses propres mains), Rav Na'hman rétorque que "עביד איניש דינא לנפשיה" (il revient à chacun de se faire justice par soi-même) et surenchérit : Jerry aurait bien fait de lui donner cent coups de pelle, pour peu que Tom cesse de lui voler son eau ! Etre dans son bon droit donne-il tous les droits ? Jerry a-t-il vraiment bien fait de frapper Tom ? Portée de la juridiction des tribunaux, confiance dans le système judiciaire, droits des individus et étendue du concept de légitime défense seront abordés à travers 4 séances suivies au cours desquelles nous détaillerons une même sougya de Bava Kamma (27-28), ce qui nous permettra d'analyser les ramifications du débat entre Rav Na'hman et Rav Yehouda. L'accent sera mis sur la méthode du texte : lecture de Rashi et Tosfot, précisions sur les articulations logiques de la pensée, mise en avant de la structure d'ensemble seront autant d'outils qui nous permettront de mieux percevoir la formidable complexité du discours talmudique et d'apporter un éclairage textuel sur la question de la tension entre droit privé et droit public.


Etude d'un cas de génération spontanée

Intervenant : Ivan Segré

Date : Janvier 2021

Le Talmud n'est certes pas un ouvrage scientifique, mais est-il pourtant marqué jusqu'à la moelle par une sorte de "pensée magique"?

Comment concilier la hauteur métaphysique et morale de la dialectique talmudique avec des énoncés qui, de prime abord, feraient sourire, sinon bondir, non seulement un rationaliste contemporain, mais déjà un philosophe antique ?

C'est la question que nous nous poserons lors de l'étude d'un passage du traité Hullin 126b-127a où il est apparemment question de la génération spontanée d'une espèce de rongeurs. Tout un programme!

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